Un des principaux arguments utilisée pour justifier n'importe quelle activité, surtout les plus inutiles ou nuisibles, c'est le nombres de personnes qu'elle fait vivre. J'ai vu l'argument pour le nucléaire, les OGM, les MacDo, les cigarettes et j'en passe. Il est évident que l'argument pourrait justifier tout et n'importe quoi, de la fabrication de guillotines aux bombes atomiques. Il est à noter que l'argument est surtout utilisé pour des entreprises privées, mais jamais pour défendre des activités sociales comme les dépenses de santé par exemple. Et pourtant, l'hôpital publique est souvent le plus gros employeur dans de nombreuses petites villes.
Pourquoi tant d'efforts des autorités pour attirer de nouvelles activités à coup de subventions et d'avantages divers quand on veux fermer par ailleurs de nombreux hôpitaux régionaux ?
Serait-ce parce que l'hôpital est sans but lucratif et que dans l'économie libérale toute activité doit tendre à enrichir un investisseur, à défaut des salariés ?
Le pire est qu'on m'oppose cet argument quand je propose la gratuité des services publiques : cela mettrait des gens au chômage.
Est-ce que dans une société solidaire, il y a un sens à faire travailler quelqu'un uniquement pour lui assurer un revenu. Ce serait nier le but social du travail. Par ailleurs, l'extension des services publiques permettrait d'utiliser les personnes auparavant occupées à gérer la facturation.
Prenons en exemple les transports publics : la gratuité permettrait d'économiser les coûts d'achat, de fonctionnement et de maintenance du système de billetterie. Et comme les utilisateurs sont aussi contribuables, les coûts de transport seraient ainsi rendus proportionnels aux revenus. Effet collatéral, ceci supprimerait le besoin des participations patronales et autres "usines à gaz" inégalitaires.
Bien sûr, la gratuité des services publiques implique un contrôle social de ces services, un gouvernement qui ait la volonté de les développer, et une réforme fiscale qui rende les impôts plus justes tout en augmentant les ressources de l'Etat et des collectivités locales.
Une autre idée fausse à combattre, est que l'Etat vivrait sur le dos des Français contrairement aux entreprises privées. J'ai lu ce commentaire par exemple sur le site de Libération :
L'injustice ce n'est pas ce que gagne les patrons du MEDEF. Le patron du MEDEF est paye par une boite privée qui ne taxe pas les Français pour payer les salaires. (orthographe originale !)
Comme je n'imagine pas que l'on parle de faux monnayeurs, je ne vois pas d'où pourrait provenir l'argent de cette boite, sinon des clients de celle-ci.
Je me fous de ce que gagnent 40 gus, meme si ce qu'il gagne est obscene. Par contre ce que gagnent 6 millions d'employes a statuts plus leurs retraites, pre retraites etc. me les brise car je n'ai jamais eu droit au chapitre alors que c'est MOI qui les paye. (orthographe originale !)
Ce raisonnement est tout sauf raisonnable. Les salaires indécents des patrons du CAC40 se font au détriment des clients et/ou des actionnaires. Hors si les actionnaires ont éventuellement voix au chapitre, ce n'est pas le cas des clients. Ce genre de discours de droite populiste doit donc être dénoncé le plus vigoureusement. C'est le discours habituel qui fait passer les salariés et fonctionnaires pour des privilégiés et considérer comme sans importance des revenus de PDG allant jusqu'à mille fois le SMIC et plus.